Juste avant les vacances, je faisais n’importe quoi.
Hibou la nuit, zombie le jour.
Mais je me suis fait une promesse : cette année, nous irons à la plage le matin, aussi. Plus question de laisser les enfants tourner en rond dans un appart de vacances pendant que leur maman déprime sous les draps alors qu’il y a la plage à 500 mètres. Complètement débile, indigne. On ne traverse pas la France pour ça ! Non ! Mon homme était sceptique. Mais j’ai tenu ma promesse. Petite victoire vers un retour à une vie plus équilibrée.
Au début des vacances, ma peau m’a fait de sacrées galères : comme si tout voulait « sortir ».
J’ai eu des moments de découragement.
Et puis …
… j’ai continué à coller ce super pansement sur mes plaies. La cicatrisation sous ce pansement est tellement belle que progressivement je m’en suis mis sur la moindre petite écorchure. Ah le look, à la plage, avec plus de dix morceaux de pansements collés un peu partout sur mon visage. Mais je m’enfichais du look.
Il y a un an, j’avais une plaie infectée qui démangeait, voire me faisait mal.
Là, rien. Enfin, je pouvais oublier ma peau. Et vivre.
Retour des vacances
RDV chez le professeur en dermatologie
vu il y a 5 mois, juste après mon opération.
J’appréhendais. Peur qu’il me reproche l’état de mon visage.
Mais non. Il trouve que ma peau va beaucoup mieux.
Je me rendais pas compte.
Il m’écoute. Je lui raconte mon évolution depuis 5 mois. Combien est ce que je touche encore à mon visage. Comment je l’assume, tel qu’il est.
Il me dit qu’en 5 mois « seulement » …
j’ai fait un pas de géant
que je suis sur la bonne voie.
Ça me fait un bien énorme d’entendre ça. Je sors de la consultation toute émue ; presqu’envie de pleurer … je ne sais pas trop pourquoi.
Voilà : je voulais partager ça ici.
J’ai progressé, et je ne m’en rendais même pas compte.
Je retrouve confiance.
Je me sens plus forte pour continuer mon combat.
Jour 148 : des progrès ? Oui !
Grattage : presque rien. Quelques mini grattouillages.
La routine qui me réussit : le soir sous la douche je laisse couler l’eau chaude sur mon visage et je masse doucement la peau avec la pulpe de mes doigts pour éliminer les peaux mortes. Ensuite, je fais une belle mousse entre mes mains avec mon savon d’alep ; je passe cette mousse sur mon visage et je fais mousser partout mais sans trop insister. Puis un bon rinçage sous la douche. Je sèche la peau de mon visage en tamponnant avec des mouchoirs puis je colle des bouts de pansements partout où la peau est écorchée. Et je n’y touche plus pour 24 heures. Sauf pour deux ou trois plaies plus humides où le pansement se trouve saturé le lendemain. Là, j’ôte le pansement. Je rince la plaie au sérum physiologique et je remets illico un bout de pansement dessus.
Et bien sûr … aucun … plus le moindre … maquillage.